Dégringuolade du Vè

2. "La Femme du Vè" de Douglas Kennedy

Aie aie aie, j'ai tout simplement dégringuolé du 5è... Quelle déception! Et pourtant qu'on ne se méprenne pas, je suis fan de Douglas Kennedy. Et moi qui me faisait une joie de lire un Douglas Kennedy, j'attendais avec délectation la trame. Le livre commence avec un personnage qui fuit sa vie, un peu à l'habitude de Douglas Kennedy, mais cette fois-ci notre bonhomme traverse l'atlantique, c'est dire l'importance de qu'il doit fuir... Je me faisais une joie de découvrir une histoire de Kennedy qui se déroule à Paris..

Nous découvrons avec cet ouvrage un Paris sordide bien loin de la carte postale: un Paris ou les marchands de sommeil cotoyent les sans papiers, ou l'étranger tombe dans les griffes malveillantes d'exploitants en tout genre sans scrupules qui profitent de la détresse et la vulnérabilité des autres. L'univers de la police criminelle et de la garde à vue créent également un sentiment de malaise. Cette plongée dans ce Paris bien peu reluisant est très intéressante bien que très dérangeante. Mis à part cela j'ai bien du mal à trouver des qualités à ce livre. Tout d'abord l'intrigue est mal ficelée et prend rapidement l'eau. Surtout le personnage principal n'est absolument pas attachant. On n'est pas obligé d'aimer les personnages d'un roman, on peut les aimer, les détester, les mépriser mais je pars du principe qu'ils doivent susciter un sentiment chez le lecteur et qu'on doit suffisamment s'interesser à eux pour vouloir savoir un minimum ce qui va leur arriver. Je n'ai jamais réussi à accrocher.. Que fuit il ?? Du démarrage en trombe, on se dit que ça doit être une grosse catastrophe. Dans l'amérique puritaine, certes c'est une grosse catastrophe et peut être ailleurs qu'en amérique mais rien de criminel qui le mette dans une situation de vulnérabilité telle que celle décrite. On a l'impression que le personnage est d'une passivité étonnante, trop suspecte pour être honnête et qui du coup suscite la crédulité... Aussi tout ce qui s'ensuit, et la situation dans laquelle il se retrouve n'est pas réaliste. Il n'est pas suffisamment au pied du mur pour accepter ce qu'on lui impose. Et puis la sauce ne prend pas.. L'introduction de la femme du Vè, le quotidien du héros, tout est tiède...

Qu'on ne se trompe pas, la disgression de Kennedy dans le fantastique ne me pose aucun problème, bien au contraire, mais ce que je reproche à l'auteur et qui pour moi est un pêché impardonnable est de ne pas avoir suffisamment travaillé le(s) personnage(s), leur psychologie et leur vie. On ne s'en préoccupe pas, on les oublie vite, et c'est ce que je souhaite faire au plus vite, oublier...

Vite, au prochain, en espérant retrouver très vite l'esprit "Kennedy".