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1000 et 1 livres

18 janvier 2021

Sweet sorrow


”Sweet sorrow” David Nicholls 

Qui n’a pas dans un coin de sa mémoire et de son cœur le souvenir brûlant d’un premier amour d’été.

Ce roman au titre doux-amer «doux chagrin» est une ode à la mélancolie. Nous voyageons dans la mémoire de Charlie Lewis, le temps d’un été, il y a 20 ans.

Charlie Lewis, c’est comme il le dit lui même, le type sur la photo de classe dont vous ne vous souviendriez sûrement pas: humour moyen, physique passe-partout et notes passables. 

Cet été marque la fin de l’innocence et d’une année désastreuse pour lui : son père a fait faillite, les forçant à déménager de leur maison familiale pour un appart HLM où les murs ne sont même pas fichus d’être droits où isolants.

Sa mère a foutu le camp avec son amant, emmenant l’unique salaire familial et avec elle sa sœur aîné et laissant à Charlie la lourde responsabilité de s’occuper de son père alcoolique et dépressif.

“Désolée c’est comme ça, je ne suis pas la solution au problème” lui dit-elle avant de tourner les talons, et puis s’il ne s’estime pas assez grand pour surmonter ça, et ben c’est le moment de grandir. 

 Examens foirés, soirées à s’alcooliser avec ses copains, son avenir et ses perspectives semblent aussi peu prometteuses et réjouissantes que les longues et interminables journées estivales qui l’attendent.

Jusqu’à ce qu’il croise la route de Shakespeare et de l’amour en la personne de Juliette, pardon Fran.

Elle lui promet un café en sa compagnie s’il accepte de jouer le rôle de Benvolio dans Roméo et Juliette. Ce n’est pas son monde, et pourtant Charlie se retrouve bien malgré lui membre à part entière de la joyeuse troupe théâtrale et il rêve de vivre un autre rôle...

Commence alors pour Charlie l’apprentissage de la vie, avec son lot de hauts et de bas, comme dans une tragédie. 

Personne n’écrit la nostalgie aussi bien que David Nicholls: il parvient si bien à toucher du doigt les dilemmes et les transformations des ados, les sommets et les abîmes d’un premier amour et toujours la douce mélancolie qui nous gagne lorsqu’on repense à cet été là...

J’ai beaucoup aimé et je vais continuer de lire David Nicholls pour revivre l’émotion de ces pages là...✨


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17 janvier 2021

Home fire


«Home fire» de Kamila Shamsie 📕

Isma, jeune britannique d’origine pakistanaise vient de rater son avion. Ce n’est pas parce qu’elle s’est réveillée en retard mais parce qu’elle subit un interrogatoire poussé auprès des autorités.

Que pense-t-elle de la reine d’Angleterre, des chiites, de l’occupation de l’Irak, des homosexuels, des attentats suicides et surtout se considère-t-elle britannique ?

L’Angleterre, elle y a vécu toute sa vie et pourtant elle doit répondre à toutes ces questions. 

Isma part pour les états-unis poursuivre des études interrompues suite à la disparition de ses parents, pour élever son jeune frère Parvaiz et sa sœur jumelle Aneeka. 

À present, Aneeka suit des études de droit et Parvaiz a rejoint les rangs de l’état islamique, suivant les pas de leur père qui les avait abandonné pour faire le djihâd. 

Lorsque Isma et Aneeka rencontrent Eamonn, jeune Britannique issu également de l'immigration pakistanaise mais dont la famille a fait des choix d’intégration radicalement différents, le destin de leurs deux familles s'entrechoque et s'embrase. 

Ce roman est une réussite, une réécriture contemporaine de la tragédie d’Antigone au temps de Daech.

J’ai aimé le personnage de Karamat Lone pour tout le questionnement et l’ambivalence qu’il soulève et incarne. L’analyse aussi de la situation d’un ministre de l’intérieur pris entre l’intérêt national, son ambition personnelle,  ses calculs politiques et l’ambivalence de son relationnel identitaire à son pays d’origine, le Pakistan et la religion de ses parents l’Islam, est magistralement traitée.

Le crescendo dans la tension narrative avant ce final époustouflant montre encore l’extrême adresse de l’auteure.

J’ai vraiment aimé ce roman. 

Il a été traduit en France sous le titre « Embrasements » et publié chez Actes Sud.




16 janvier 2021

The second sleep


« The second sleep » de Robert Harris 

Pour me permettre de m’évader, je me suis plongée le week-end dernier dans ce roman de Robert Harris “The second sleep”.

Il y a quelques années j’avais lu et beaucoup aimé les uchronies et univers où cet auteur entraîne le lecteur et je trouve toujours son imagination fascinante.

Difficile de parler de ce roman d’atmosphère sans dévoiler l’intrigue, alors je dirai juste que l’indice est dans la phrase de couverture :

“Et si notre avenir était dans le passé?”

J’ai vraiment adoré cette lecture, un petit côté H.G. Wells, un côté “planète des singes” aussi et un roman post apocalyptique et une réflexion en filigrane intéressante sur notre monde actuel.

Peut-être être que certains seront déçus par la fin, ce n’est pas mon cas, une bonne lecture immersive que j’ai appréciée...

Bon, comme je suis sympa, je vous mets quand même la 4è de couv’ 😉

📘Dusk is gathering as a young priest, Christopher Fairfax, rides across a silent land.

It's a crime to be out after dark, and Fairfax knows he must arrive at his destination - a remote village in the wilds of Exmoor - before night falls and curfew is imposed.

He's lost and he's becoming anxious as he slowly picks his way across a countryside strewn with the ancient artefacts of a civilisation that seems to have ended in cataclysm.

What Fairfax cannot know is that, in the days and weeks to come, everything he believes in will be tested to destruction, as he uncovers a secret that is as dangerous as it is terrifying ...



16 janvier 2021

Little disasters


« Little disasters » de Sarah Vaughan 

“Little disaster” nous plonge dans un sujet très difficile et troublant.

Liz est mère de deux enfants, pédiatre en milieu hospitalier, elle tente tant bien que mal de concilier sa vie de famille et un métier exigeant. 

Quelle n’est pas sa surprise lorsqu’elle se retrouve aux urgences face à sa meilleure amie Jess, mère au foyer de trois enfants et que tout le monde admire.

Sa fille de 3 mois vient d’être admise pour une fracture à la tête. Mais lorsque Jess peine à expliquer l’origine du traumatisme de sa fille et son retard à l’amener à l’hôpital, le doute gagne Liz.

Que s’est-il passé et pourquoi Jess refuse de coopérer...

• Ce livre est troublant, glaçant par instant et émouvant. Il touche du doigt toute la complexité de la maternité, l’immense fossé qui sépare parfois le fantasme et la réalité.

Que se passe-t-il réellement dans la tête de certaines mères qui traversent des moments de doute, de remise en question, face à la solitude et confrontées à l’immense pression sociale et l’injonction d’être une “ bonne” mère.

Que se passe-t-il quand on a “tout pour être heureuse”, qu’on renvoie cette image parfaite mais qu’elle est aux antipodes de ce qu’on ressent ? Comment exprimer l’inexprimable ?

Liz doute, le trouble la gagne et en questionnant son amie, elle se retrouve elle-même à explorer sa propre histoire et sa propre ambivalence.

Un livre qui malgré quelques passages à vide ou qui donnent le sentiment de tourner un peu en rond, parvient à toucher du doigt un sujet encore tabou et qui ne peut qu’émouvoir. Il a également son lot de retournements et de twists qui ravira les amateurs.

Il sera traduit prochainement en France sous le titre « Autopsie d’un drame » et sera publié aux éditions Préludes😉





5 janvier 2021

A ladder to the sky


A ladder to the sky - John Boyne 

Maurice Swift, LE personnage que vous allez adorer détester...

Et bam, voilà, premier coup de ❤️ lecture de 2021 « A ladder to the sky » de John Boyne (titre 🇫🇷 « l’audacieux monsieur swift »)

Je me permets juste de dire que le titre français n’est, à mes yeux, pas à la hauteur du titre original et audacieux n’est pas le premier adjectif qui me vient à l’esprit pour qualifier Maurice Swift.

Quel livre, mais quel livre. Il se lit comme un thriller, on se demande jusqu’où ira ou qui pourra arrêter L’ambitieux Maurice qui est prêt à absolument tout pour atteindre les sommets littéraires.

La maîtrise dans l’écriture, dans les dialogues, le crescendo de pression psychologique entre les protagonistes, la maestria dans les changements de narration, John Boyne tient son lecteur comme Maurice tient son objectif en ligne de mire. Il ne lâche rien. Une maîtrise qui force l’admiration, il fait naître en nous des sentiments extrêmes, je n’ai pas pu arrêter ma lecture, il fallait que je sache comment tout cela allait finir.

J’ai adoré...


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3 janvier 2021

The giver of stars


The giver of stars - Jojo Moyes 

J’ai eu pas mal de mal à entrer dans cette histoire, démarrage « diesel »pour moi, mais au final, ravie d’avoir persévéré. 

▪️1935: Alice, jeune anglaise assoiffée de liberté, pense avoir trouvé le moyen de s’échapper de son carcan familial lorsqu’elle rencontre Bennett, un américain au physique d’acteur de cinéma.

Mais quand elle débarque dans le Kentucky profond, elle déchante. Son mari la délaisse, son encombrant et détestable beau-père ne lui laisse aucun répit ni espace de liberté et elle comprend vite qu’elle vient juste de passer d’une cellule de prison à une autre.

Jusqu’à ce qu’elle rencontre Marge, et sa volonté farouche de mener à bien un projet fou: parcourir des kilomètres à dos de mules pour apporter aux maisons les plus retirées de la lecture. Alice s’engage contre l’avis de sa belle famille et découvre alors toute la beauté sauvage des montagnes, la rudesse et l’isolement de la vie en montagne. Elle découvre aussi l’amitié sincère et extraordinaire qui unit les libraires et comprend qu’elle peut enfin toucher du doigt une forme de liberté.

C’est sans compter sur les préjugés, la violence et le racisme exacerbés par la consommation d’alcool et l’isolement.

Ce roman surprend: c’est à la fois une ode à la nature sauvage de cette région pauvre mais néanmoins magnifique. Une ode à l’amitié et l’entraide entre femmes, capables de faire bouger des montagnes et aussi une jolie histoire d’amour, touchante car inespérée.

Un joli livre, immersif et touchant, un petit côté « Autant en emporte le vent » par moment, clin d’œil de l’auteure.

Pas ce à quoi je m’attendais ni mon genre de lecture habituel, mais contente d’avoir découvert cette histoire.

Aimez-vous et lisez-vous Jojo Moyes ?

Extrait: 

✨ Time flew, and each ended the night full and happy, with the rare glow that comes from knowing your very being has been understood by somebody else, and that there might be someone out there who will only ever see the best in you.







28 décembre 2020

Le prieuré de l'oranger

le prieuré

 

"Le prieuré de l'oranger" - Samantha Shannon

Je suis venue à bout de ce pavé « Le prieuré de l’oranger » en une petite semaine ce qui témoigne déjà de son côté prenant. 

C’est une fantasy très bien menée avec des légendes, des mondes et une atmosphère très bien construits. Pour ma part je regrette un peu l’abondance des querelles de cour et des intrigues de cœurs qui je trouve sont au détriment des scènes d’action.
J’aurais aussi préféré une meilleure exploitation de certains personnages (Chassar, les dragons 🐉, la Donmata...) et des allers et retours et interactions plus nombreux entre les mondes, je pense que le livre aurait gagné en dynamisme et en brièveté. 

Surtout que les amateurs de combats pourraient aussi être déçus par la longue mise en place et crescendo réussi avec l’emboîtement des intrigues, mais pour un dénouement finalement relativement bref.

Pour ma part, ce fut une bonne lecture mais que je ne mets pas au niveau des grandes sagas qui ont été citées comme équivalentes...
Elle fera je n’en doute pas l’objet d’une très belle adaptation à l’écran...

Si vous l’avez lu, aimé, n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé en commentaire...

Belle semaine...✨

 

28 décembre 2020

Mur Méditerranée

Mur mediterranée

Mur Méditerranée de Louis-Philippe Dalembert

Déclaration universelle des droits de l’homme:

▪️Article 3
Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.

▪️Article 4:
Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.


“Mur Méditerranée” de Louis-Philippe Dalembert 

Quelle claque que ce roman qui pourrait être aussi bien un récit / témoignage tant il est pétri de réalisme !

On y suit le parcours de trois femmes, Chochana, Semhar et Dima. Toutes de nationalité, de confession, de personnalité et de physique différents, mais qui partagent une seule et même envie, celle d’une vie meilleure.

Elles fuient guerres, famines, pauvreté, viols, abus, bombardements : trois femmes mues par le même espoir d’une nouvelle vie en Europe loin de leur pays natal naufragé.

Elles embarquent avec leurs rêves, leurs espoirs, leur farouche détermination à ne plus uniquement survivre, mais vivre. 

Mais dans ce long et incertain parcours, elles vont devoir aller au bout d’elles même pour affronter l’innommable.

Cette lecture ô combien éprouvante laisse un profond dégoût pour la nature humaine et ce que des hommes sont capables de faire subir à d’autres hommes. 
L’inhumanité de certains face à la détresse d’autres laisse un goût de désarroi, de frustration et de profond dégoût.

Derrière la déshumanisation du terme de « réfugié » il y a des vies, chacune unique et précieuse, brisées qui ne demandent qu’à s’ancrer ailleurs. 
Qui peut condamner ou refuser ce droit fondamental de chacun au bonheur, à vivre, à rêver...

Merci pour ce livre, merci pour cette humanité, merci pour eux...🙏

N’hésitez pas à me dire si vous l’avez lu ou si vous en avez entendu parler...

Extraits:
▪️La mort, paraît-il, ne surprend jamais personne. Au contraire, elle annonce toujours son arrivée. Elle veut qu’on la regarde bien en face, pour voir la peur dans nos yeux blêmes d’humains. » 

 

10 février 2019

"Anatomie d'un scandale"

 

ANATOMIE D'un scandale

"Anatomie d'un scandale" - Sarah Vaughan

Enfin un peu de temps pour vous parler de ce roman...
Premier que je lis de Sarah Vaughan et bluffée par sa narration...Difficile d’en parler sans dévoiler l’intrigue et les rebondissements...
Anatomie d’un scandale, ce roman n’est pas que ça...
Certes, l’intrigue tourne autour d’un scandale et d’un procès mais c’est tellement plus que ça...


L’écriture de Sarah Vaughan est précise, imagée, soignée et intérieure. Ses personnages n’ont pas un moment de répit, l’écriture est introspective, intime, elle livre tous les questionnements, les comportements sont disséqués et comme souvent les actions présentes s’expliquent par un retour vers le passé. La narration se fait donc par le biais de flashbacks a l’époque des études des protagonistes à Oxford. On y découvre les coulisses et les dessous fort peu reluisants d’une jeunesse dorée qui se croit invincible.
Ce livre dissèque une société de privilèges, de classes, de statuts: politique, social, culturel, sexuel...


Du traitement juridique et journalistique des dérapages des puissants, des hommes politiques qui sont d’une arrogance à couper le souffle.
Il y est aussi question de couple et de l’intime et de questions vertigineuses : connaît-on réellement quelqu’un, jusqu’où conduisent les compromissions, le dévouement, les choses qu’on fait par amour ou par commodité, pour complaire ou pour coller à ce qu’on attend de nous. 
Et le procès, quand ce sont des hommes et des femmes qui jugent, la vérité est elle réellement ce qui est recherchée ? Plaider ne consiste-il pas, comme le dit un des personnages, à être simplement plus convaincant que la partie adverse, même quand les preuves s’accumulent contre soi ?

Bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré ce roman et j’ai été bluffée par l’écriture. Une très belle découverte pour moi, j’en lirai d’autres d’elle, c’est certain...

25 janvier 2019

Elevation

Elevation_(novel)

"Elevation" - Stephen King

Scott Carey, citoyen sans histoire de la petite ville de Castle Rock, a un petit problème.

Jusqu’ici, il a toujours évité de se peser : et pour cause, divorcé, à plus de 50 ans, il pèse son poids de Burgers, de riches déjeuners pris au dinners local. Et comme le dit si bien une habitante de Castle Rock, les burgers, frites et milk shakes trouvent toujours le moyen de revenir vous hanter.

Oui, mais voilà, il perd du poids à une vitesse vertigineuse et régulière. Pourtant, loin de réjouir Scott, cette nouvelle l’inquiète. Car bien que les kilos s’envolent a une vitesse folle, son corps lui, reste le même…  Scott continue de manger, de s’habiller à la même taille, mais la balance est catégorique et la chute ne semble pas s’arrêter, bien au contraire.

Cette novella est au sujet d’un personnage on ne peut plus ordinaire qui se retrouve confronté à de l’extraordinaire, et surtout de l’inexplicable...  Rien d’étonnant pour un King, me direz-vous.

Mais dans ce cas, ce n’est pas dans le fantastique que l’on trouve la réponse aux questions qui demeurent sans réponse, non, c’est par l’irruption de l’inexplicable, que Scott finit par questionner le réel.  C’est comme si, avec les kilos qui s’envolent, Scott se met enfin à entendre ce qu’il n’entendait plus, à voir ce qu’il avait sous les yeux, à réflechir, prendre conscience et se délester des préjugés et des lachetés qui pèsent dans nos vies  et enfin à agir pour changer les choses. 

Se délester pour enfin parvenir à s'élever.

Un conte merveilleux, sur la vie, la mort, les préjugés, l’amitié, la différence et l’indifférence, car c’est confronté à l’irrémediable et l’inexplicable que parfois on comprend l’essentiel.

Je trouve très émouvant de grandir et je dirais meme de vieillir avec des auteurs qu’on a lu très jeune. Je trouve la maturité, la reflexion, l’évolution des personnages et des écrits de King, patinés du vernis de l’âge et de l’experience, très intéressants. Il y a beaucoup de reflexion sur la mort qui approche et sur le sens de la vie. 

J’espère qu’il en écrira d’autres des comme ca.

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